Pour parler comme dans une cour d’école, ça me gave grave !
Depuis 4 jours, la France c’est Neuilly.
Et bien moi je refuse d’y élire domicile. Je me fous de Neuilly comme d’un tas de patelins où l’air me paraît passablement vicié. Parce qu’il pue un peu trop le fric facilement gané et la médiocrité des comportements qui vont avec.
Le spectacle de ces beaux costumes à la coupe parfaite, ces broshings savamment négligés, ces jupes plissées, ces rangs de perles, ce spectacle d’une faune ahurissante qui fait la une des journaux télévisés me met de l’urticaire. Je préfère voir d’antiques rediffusions de « La vie des animaux » avec les commentaires de Claude Darget !
Là, on frôle l’overdose. Au 13h, au 20h, en fin de soirée, ils en sort de partout. Ils se multiplient à vitesse supersonique. Ils vont nous envahir. Au secours !
Neuilly ! Neuilly ! Neuilly !
Neuilly-sur-Seine, Neuilly-sur-Garonne, Neuilly-sur-Rhône, Neuilly-sur-Loire et même Neuilly-sur-Maroni.
Neuilly outragé, Neuilly brisé, Neuilly martyrisé mais Neuilly libéré !
Et puis quoi encore ?!!!
Mare de tous les Neuilléens, des jeunes marquis et leur saint-frusquin, des belles à rallyes qui le valent bien, des femmes de nantis avec leurs p’tits chiens et des trucs en y !
Faut plus dire gardiens de prison, on parle désormais de surveillants pénitentiaires.
Facile à comprendre.
Le gardien de prison était un abruti au regard d’acier, le mec à qui on ne la fait pas, mâchoires crispées, muscles saillants, toujours prêt à ajouter un brin de perversité pour égayer le quotidien de son difficile métier. Demandez à Jean Valjean, Edmond Dantes ou Chéri-Bibi.
Le surveillant pénitentiaire est un jeune homme, plutôt beau gosse, dynamique, heureux et motivé. Son rôle consiste à rendre le séjour agréable aux détenus.
Pour être utile, il connaît les mots qui remettent les bandits sur le droit chemin. Il les aide à chercher du travail. Il veille à leur réinsertion et leur apprend, toujours avec le sourire, à trouver, comme lui, un beau métier très bien rémunéré.
Demandez-donc au Ministère de la Justice ou plutôt regardez la pub à la télé.
Le clip de la campagne de recrutement égaye actuellement l’heure du prime-time.
Dans le genre « on nous prend pour des c…. » c’est un must. Un truc qui donne envie de hurler.
Qu’en pensent ceux qui s’entassent dans des cellules insalubres quand ils entendent ce magnifique slogan :
« La prison change, changez-là avec nous ».
Dites, Monsieur le Garde des Sceaux, vous arrivez à trouver le sommeil?
Aujourd'hui 21 novembre à 13h, je viens de lire sur l'excellent blog de Jipes une note qui s'intitule "Les prisons" et qui mérite vraiment que vous y jetiez un oeil.
Tous les présidentiables s'engagent à interdire les bombes à sous-munitions,
sauf……………
C’est écrit en caractères bien visibles sur le site de Handicap International et si vous souhaitez connaître la réponse vous pouvez aller voir ICI.
On sait bien qu’un homme politique, à plus forte raison s’il entend accéder à la plus haute charge, doit savoir avaler des couleuvres, céder du terrain au pouvoir économique, taire parfois ses convictions face à la raison d’État.
Mais, rassurez-moi, nous ne sommes en guerre avec aucune nation et nous continuons à revendiquer fièrement notre appartenance au pays de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Alors, je ne comprends pas et moi, modeste électeur de base, quand je pense à cet homme-là qui rêve d'avoir ma voix, je me dis simplement que ça ne doit pas être facile de vivre avec tant de ra(va)ges au fond de soi.
Passer de l’été à l’hiver, en une nuit, sans transition, vous croyez ça possible ?
Oui ! Madame Météo l’a fait !
Toujours prête à jouer à la plus maligne, celle-là !
Pourtant, rien à lui reprocher. Elle nous prévient toujours.
Hier soir à la télé, avec son grand sourire niais, elle nous a annoncé que le temps allait se refroidir violemment.
Mais qu’est-ce qu’on lui a fait ? Pourquoi tant de méchanceté ?
Après ça le présentateur du 20 heures, le pauvre, il sait plus comment faire pour récupérer le truc. On le voit bien qu’il est tout embêté. Il essaye de nous présenter les nouvelles de France et du monde pour nous distraire un peu mais le mal est fait. L’autre cruche avec son sourire niais et sa posture hiéroglyphique a bousillé l’ambiance.
Le p’tit gendre idéal bien peigné, il a beau nous emmener à Marseille, en Irak, chez les Tchétchènes, au Liban, plus il nous promène, plus il s’enfonce. On se surprend à lui tendre un kleenex tellement on le sent prêt à craquer.
Heureusement, sur la fin, ça s’apaise. Il sait qu’il a bientôt fini et il reprend goût à la vie malgré des infos douloureuses : élimination du dernier français au tournoi de Bercy, démâtage d’un monocoque sur la Route du Rhum, nouveau modèle de canne blanche pour les arbitres de foot.
Ca y’est, il réussit à sourire un peu en rassemblant ses notes et nous souhaiter perfidement une bonne soirée, tout en sachant, le traître !, que la miss Météo va revenir. Car elle, c’est comme le facteur, elle frappe toujours deux fois (parce qu’à la télé, y’a pas de sonnette !).
Et pan ! Comme si on n’avait pas compris, elle en remet une couche. Elle décide, et ne la contredisez pas, qu’à partir de maintenant l’été est fini, on passe directement à l’hiver, avec des températures négatives. Toujours le sourire niais.
Des minutes de soleil en moins. Elle s’en lèche les babines.
Les premières gelées nocturne. Elle se tortille.
Des nuages. Oui !
Du vent. Oh Oui !oui !
De la pluie. Oh Oui !Oui ! Ouiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Orgasme en direct. En prime-time. A une heure de grande écoute. Pourquoi se gêner ?
Ça se passe comme ça tous les soirs sous nos yeux, les mêmes qui nous restent pour pleurer le lendemain quand on constate l’étendue des dégâts en ouvrant les volets. La gourdasse a gagné. L’hiver est là et on se pèle de froid. C’est une méchante sorcière cette femme là. Je sais, on me dira qu’elle n’est pas toujours aussi mal tournée, qu’il lui arrive de nous balancer un beau soleil et de chaudes journées. Oui, deux mois dans l’année, en juin ou juillet quand je la regarde jamais.
Et puis le problème reste le même. Froid polaire ou canicule, de quoi se mêle-t-elle ? Qui nous délivrera de cet abus de pouvoir ?
Laissez-nous tranquilles, comme avant, quand personne ne se préoccupait du temps du lendemain, du surlendemain et de la semaine d’après. Quelle idée de vouloir nous imposer les nuages, les orages et les éclaircies !
C’est comme tous ces présidentiables qui veulent faire la pluie et le beau temps sur nos futurs matins. C’est à qui décidera le plus vite, le mieux, et surtout pas en nous demandant notre avis, de quelle couleur il va peindre notre ciel pour les ans qui viennent. Lâchez-nous !
Nous n’avons besoin de personne pour s’occuper de nos petits bonheurs, et encore moins de vous. J’en veux pas de votre météo !
Allez, faut que je me calme. Avant qu’un jour on choisisse pour nous la « bonne » musique à écouter, je me détermine tout seul.
Par exemple, ce qui suit, dont la sélection n’est pas tout à fait fortuite. Non, ce n’est pas une musique de pub (tendez vos oreilles, on commence à l’entendre) mais un sacré bon vieux (déjà !)morceau de rock’n roll !
Il le sait bien. Elle n’aime pas qu’il s’éloigne. Il n’a pas besoin de vérifier. Elle est sûrement déjà en train de le surveiller. Elle a tort de s’inquiéter car il n’a plus envie de désobéir. Depuis la nuit de poussière et de bruits, où terrés comme des rats, sa maman et lui ont vu tomber l’enfer autour d’eux, il a décidé de ne plus jamais la faire pleurer.
Alors, aujourd’hui, il restera dans sa zone de surveillance, tout près d’elle, à jouer dans les tas de gravats devant ce qui reste de leur maison.
Depuis quelques semaines, le calme est revenu, la vie reprend son cours. On s’entraide, on essaye de reconstruire en oubliant sa colère parce qu’on n’a pas d’autre chose à faire. Demain l’école sera ouverte à nouveau. Le garçon est impatient d’y retourner. Ces derniers jours il a senti grandir au fond de lui une soudaine envie d’apprendre. On lui a dit qu’il pouvait le faire.
Plus tard, il sera médecin, chirurgien, professeur. Il sortira d’ici. Il emmènera sa maman dans un endroit où elle n’aura plus peur. Il voyagera et elle sera fière de lui.
Ce matin, il y a du soleil partout et l’air est doux. Il a neuf ans et parce que sa maman ne le lâche pas des yeux, il lui semble que la vie est belle et que plus rien de mauvais ne peut lui arriver.
Peut-être au bout du compte sera-t-il footballeur, courant dans des stades qui scanderont son nom. On lui a dit aussi qu’il était doué avec un ballon. Quand il en avait un. Avant.
En attendant, il peut toujours shooter dans les pierres et marquer des buts à des gardiens invisibles.
Devant lui, ce beau galet, il va le mettre au ras du poteau en finale de la coupe du monde.
Un pas, deux pas, le bras en avant, la jambe qui monte en arrière et le tir……
L’enfant ne sera jamais professeur, médecin.
Et pour devenir footballeur c’est évident qu’il faut avoir ses deux jambes.
On y apprend par exemple que la France, toujours prête à donner des leçons à la planète entière, ferait mieux de balayer devant sa porte.
Citons :
« La France, qui a utilisé des bombes à sous-munitions pendant la guerre du Golfe, en possède plusieurs modèles sophistiqués : roquettes à grenades, obus ogres et bonus, missiles Apach-Scalp... Les armées françaises (Terre et Air) ne comptent pas renoncer à ces armes dont l’efficacité, en terme de saturation, n’est plus à démontrer. »
« Au moins 4 entreprises françaises (GIAT Industries, Thomson Brandt Armements - filiale de Thalès -, Matra BAE Dynamics (MBDA) et Alkan et Cie) fabriquent et commercialisent des systèmes de bombes à sous-munitions. Lors du dernier salon du Bourget (Salon international de l’aéronautique et de l’espace, 13-19 juin 2005) certaines d’entre elles, exposaient même des modèles. »
Puisqu’on a encore des mains pour cliquer et taper sur le clavier, il est important de prendre un peu de temps pour signer la pétition en ligne.
Hier, en début de soirée, à trente minutes d’intervalle, la même scène à Saint Etienne.
La circulation est assez dense. C’est le dernier jour de la Foire et on approche de l’heure du match des Verts contre le PSG.
Deux situations identiques. Les gens dans les voitures, piégés dans des ralentissements, prennent leur mal en patience quand soudain un bruit de sirène hurlante vient couvrir le son de l’autoradio. Débouche alors du coin d’une rue un véhicule de police et son méga gyrophare lancé à tombeau ouvert au milieu du trafic.
A la poursuite de qui ? Rien à l’horizon.
Pourquoi ? Rien ne l’indique.
Comment ? Rien ne les arrête.
La voie de gauche, le trottoir, le giratoire à contre sens. Tout y passe. Ecartez-vous devant! Reculez votre landau! Retenez vos gosses! Et vous, les papys, les mamys, hâtez vous et ne restez pas là plantés sur le chemin des serviteurs de la loi!
Quant aux voitures, à 2 à l'heure sur la chaussée, elles ont intérêt à bien se garer si on ne veut pas voir voler les rétroviseurs !
Ça s’appelle rouler à tombeau ouvert, sauf que, dans ce cas-là, on devine facilement qui sera dans la boite et qui fera le croque-mort si ça tourne mal.
Starsky et Hutch en bas de chez nous, c’est moins sympa qu’à la télé. Et quand on voit leurs tronches, pas une once d’humour dans le scénario !
Hier, par deux fois, j’ai serré les fesses et heureusement dans mon périmètre, rien de fatal n’est survenu. La voiture-bolide a disparu au bout de la rue, emportant avec elle l'angoisse qu'elle avait fait naître et son sillage de mystère. Peut-être un problème, un peu plus loin. On ne le saura pas. Comme on restera ignorant du motif de son gymkhana. On se dit qu’une catastrophe est arrivée quelque part, un rapt, une fusillade, une attaque de banque, tout ce qui pourrait justifier cet excès de précipitation. A chaque fois, on épluche en vain la presse du lendemain et pas la moindre trace du plus petit souci. La période actuelle n’est pourtant pas avare de détails sur le travail de nos gardiens de la paix. Mais là, on reste sur notre faim. Une broutille qui n'a même pas sa place dans les faits-divers. Un comportement d'une telle dangerosité pour une simple bagarre d'ivrogne, un chien errant, une scène de ménage? Et si toute cette agitation n'était qu'un vaste cinéma, un exercice de lutteur de foire, une façon de bomber le torse et de sortir ses muscles pour impressionner la foule?
Enfin, je ne sais pas si vous êtes comme moi mais cette police ne me rassure pas. Je n'aime pas là voir en action. Près d’elle le citoyen paisible ne se sent pas en sécurité mais plutôt en danger.
Est-il possible de ne plus avoir peur de ceux qui sont censés nous protéger ?
Il y a un an, le 29 mai 2005, j’avais voté oui au referendum sur le Traité de Constitution Européenne. Oui à l’Europe quoi qu’en disent tous ceux qui se prétendent pour et qui ne cessent d’agir contre.
Aujourd’hui il est évident que mon choix serait le même. Toujours un grand oui ! Mais j’ai le sentiment que ça n’intéresse plus personne. Et pourtant, ces politiques qui fêtaient la victoire ou ruminaient leur défaite au soir du 29/05/06, ceux vers qui l’on tend toujours les micros et qui s’invitent dans les studios de télévision, qu’ils soient du camp du oui ou de celui du non, ne nous avaient-ils pas promis le débat permanent pour sortir de la crise ? Les uns afin de mettre en chantier une ambition de construire la communauté sur de nouvelles bases où l’économie ne ferait plus la loi. Les autres pour reprendre leurs explications, en abandonnant la suffisance au profit d’une vraie pédagogie.
Qu’a-t-on vu ou entendu depuis un an ? Le grand vide. Le grand silence. L’état néant.
Est-ce que quelque chose a changé ? Non. Ceux qui vivent dans l’opulence ont vu leur compte en banque s’étoffer. En contrepartie les précarités gagnent du terrain. Et entre les deux on râle contre les injustices mais on continue de vivre sans se plaindre parce qu’il y a toujours, les exemples sont nombreux, plus malheureux que soi.
Où êtes-vous mesdames et messieurs les bons apôtres du oui ou du non ?
Facile de continuer à mitonner sa petite cuisine comme si rien ne s’était passé !
Facile de crier au loup, de chanter « on a gagné » et de se cacher parce qu’on a rien à proposer!
Où aller ? Qui nous guide ?
Les girouettes ça ne sert pas à montrer le chemin mais seulement le sens du vent.
Allez vous étonner après ça que l’autre se frotte les mains. Pas besoin de faire campagne pour ramasser la mise. De son œil valide il contemple, avec jubilation, le Grand Rien qui lui annonce de beaux lendemains.
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