La Mouette Qui Tousse

Dans son regard absent et son iris absinthe

Je ne suis pas un fan absolu de Serge Gainsbourg. Son côté faussaire génial est parfois trop évident pour que je m’associe aveuglément au concert de ses admirateurs béats.

Mais….

Hier, m’attardant près du JukeBox, je suis tombé sur « L’Homme à Tête de Chou »

Sûrement quatre/cinq ans depuis la dernière fois où je l’ai écouté. Peut-être même plus de temps encore.

Cette négligence est un affront au talent car il faut bien admettre que cet album concept est un pur bijou. Pour moi, le meilleur Gainsbourg.

Enregistré à Londres en 1976 avec la contribution de quelques pointures de studio il n’a pas eu le succès qu’il méritait et n’est devenu culte qu’en vieillissant, sans prendre une ride.

Chapeau, Monsieur Serge, mais est-ce qu’aujourd’hui on pourrait sortir un truc pareil ? A l’heure où les Barbelivien, Badi ou Sardou sont les troubadours du pouvoir en place il convient vraiment d’en douter. Chaque époque a les poètes et la musique qu’elle mérite. Il est parfois salutaire de prendre ses jambes à son cou.

Alors, suivez-moi, je vous invite à un petit voyage quelques trente ans en arrière, tout près, vraiment tout près de Marilou.

Charmant pèlerinage.

My generation

Je suis un père comblé dont les enfants savent toujours trouver à chaque occasion le petit (ou gros) cadeau qui tombe à pic. Récemment encore cette vérité s’est confirmée avec un DVD qui retrace l’aventure des WHO et qui s’intitule subtilement « Amazing Journey ».

Tout y est, et même plus encore .

Bourré de documents inédits ce film restitue, parfois sans complaisance, l’histoire tumultueuse de ce groupe culte qui, à la suite des Beatles, des Stones, des Animals fit vibrer mon adolescence (Ah ! les vestes aux couleurs de l’Union Jack !). Tout est dit sur la difficulté de vivre et de créer ensemble, les tourments de Pete, compositeur (génial !) et âme du quatuor, l’équilibre rythmique essentiel de la basse de John, la folie suicidaire de Keith et la solitude de Roger.

Pourquoi le nier, j’ai versé mes petites larmes.

Nostalgie ? Sûrement. Quand on a eu « Tommy » en cadeau à 20 ans comment voulez-vous qu’on y échappe ?

« See me, Feel me, Touch me, Heal me »

Vaste programme dont j’espère que la quatrième supplique n’aboutira jamais !

J'ai toujours pensé quand je veux me laisser aller au jeu stupide du bon génie qui vous propose de revivre un concert passé, que je choisirais cette folle soirée de septembre 72 où les Who ont enflammé le Palais des Sports à Lyon. Je vous laisse imaginer à cette époque la setlist de rêve qu’ils nous ont offerte !

Et vous, si le bon génie passait ?

Un instant de Grace

Ce matin, soumis (sans résistance !) aux aléas du juke-box, j’ai écouté:

Et, inévitablement, ça m’a fait penser à elle

Grace Slick à Woodstock.

Les jolis rêves qu'on faisait !

C’était l’bon temps.

Et, parce que quand on aime on compte pas, je vous offre un deuxième ticket pour voler avec le Jefferson Airplane.

Comme le temps passe !

Aujourd’hui Ziggy Stardust fête ses 60 ans !

J’espère que les Araignées de la planète Mars lui ont préparé un bon gâteau d’anniversaire !

Il est mort, Ziggy ?

Ah oui ! j’avais oublié. Un suicide, c’est bien ça ?

Non, rangez vos mouchoirs, il est ressuscité. Plutôt deux fois qu’une ! Tellement d’éclipses et de réincarnations qu’on a finit par s’y perdre.

Moi j’en reste à la première image. Celle qui a fondé le mythe.

 

J’sais même plus si j’ai encore ce vieux vinyle.

Putain que c’était bon !

1972

Le monde était à nous.

Et aujourd’hui Ziggy, te reste-t-il encore assez de souffle pour tes 60 bougies ?

Si tu as besoin d’aide, on est avec toi.

You’re not alone.

Devinette

Hier, en fouinant dans les entrailles du JukeBoxe, je suis tombé sur une chanson, « The No No Song » qui m’a toujours fait marrer.

J’éprouve pour celui qui la chante une tendresse particulière que nous sommes sûrement très, très, très nombreux à partager.

Je vous livre les pièces à conviction pour le grand concours de ce week-end frisquet.

Ici la chanson,

Là les paroles,

A lady that I know just came from Colombia

She smiled because I did not understand

Then she held out some marijuana, oh ho

She said it was the best in all the land

{Refrain}

And I said, "No-no-no-no, I don't smoke it no more

I'm tired of waking up on the floor

No thank you please, it only makes me sneeze

Then it makes it hard to find the door"

A woman that I know came from Majorca, Spain

She smiled because I did not understand

Then she held out a ten pound bag of cocaine

She said it was the finest in the land

(Refrain with sniff)

A man I know just came from Nashville, Tenessee

He smile because I did not understand

Then he held out some moonshine whiskey

He said it was the best in all the land

(Refrain with drink it)

(Refrain with "I can't take it no more")

Alors ?

Qui chante ce merveilleux « chef-d’œuvre » de l’année 74 ?

Ça me paraît fastoche (la voix, le style) mais peut-être vous faut-il quelques indices supplémentaires.

Ce n’est pas un chanteur (ça s’entend)

« The No No Song », il sait vraiment de quoi ça parle !

Pour cette raison peut-être, il formula un jour le rêve de vivre dans le jardin d’un poulpe…

J’attends impatiemment vos réponses.

Jai Guru Deva Om

Une petite pièce dans le Jukebox au milieu du week-end.

Je vous ai déjà parlé de Rufus Wainwright, ce song-writer canadien aux mélodies et à la voix envoûtantes.

Sa reprise du magnifique « Across The Universe » des Beatles (ai-je besoin de le préciser ?) me donne la chair de poule.

Et la Mouette se fend le bec !

A Woman Left Lonely

Il paraît qu’elle était seule pour mourir. Seule pour préparer son dernier shoot dans une chambre d’hôtel de L.A. où on la devine fébrile, la main crispée sur la seringue pour un ultime voyage. Elle savait pourtant gérer ses doses mais ce jour là l’héroïne était trop pure et c’est un poison 10 fois plus fort qu’à l’accoutumée qu’elle a poussé dans ses veines.

Janis Joplin est morte le 4 octobre 1970. Il y a 36 ans !

Dans les semaines qui suivirent son décès on allait découvrir « Pearl », son dernier cri, un album inachevé mais indispensable comme ses précédents. Il est toujours à portée de main près de mon Juke-box et la pochette de mon vieux vinyle éveille en moi beaucoup de nostalgie. Quelle époque ! Et quel gâchis !

Que serait-elle devenue si, comme tant d’autres, dans ces parties de roulette russe, la chance ne l’avait pas quittée. A vrai dire je m’en fous tellement les hypothèses sont nombreuses. Je bénis cependant l’overdose si, vivante de nos jours, on pouvait l'applaudir en chanteuse bouffie, cloîtrée à Las Vegas pour des shows pailletés de Tour Operators.

En revanche on peut se poser une autre question : que ferait la petite Janis aujourd’hui, débarquant à 20 ans de son Texas natal, dans un univers musical régi par les grosses majors ? Serait-elle calibrée, déguisée, vendue aux ados, débitée, planifiée, limousinée et sur-médiatisée. Ses avocats plaideraient-ils actuellement la déprime pour une conduite en état d’ivresse, le surmenage pour des coups envers un photographe, les torts partagés pour son premier divorce. Ses excès, passés à la moulinette du marketing pour autant de coups de pub, offriraient-ils pour elle, plus sûrement que sa voix, l’assurance de remplir son compte en banque ?

Où sont les Janis Joplin aujourd’hui ? Peut-être ainsi étouffées par des producteurs qui pensent pour elles ou plus sûrement, retournée dans leur banlieue de province, noyant dans le Southern Comfort leur rêve de chanter le blues comme leur idole à Monterey.

Avec Janis Joplin et tous les autres partis trop tôt au début des années 70, c’est une conception artisanale de la musique populaire qui a progressivement disparu. Reste tout ce qu’ils ont laissé pour nous faire vibrer jusqu’au dernier souffle.

Respect

Je vous ai déjà parlé du grand, de l’immense Otis Redding qui figure dans les toutes premières places de mon panthéon musical personnel. La Mouette vibre, elle aussi, avec moi) à l’écoute de cet artiste trop tôt disparu.

Il possédait l’art consommé d’adapter certaines chansons plus ou moins célèbres qu’il restituait avec ses copains des MG’s à la sauce rythm’nd blues (comme on disait à l’époque). Parfois on reconnaissait le morceau du départ comme « Satisfaction » des Stones. D’autres fois, c’était vraiment pas évident.

Deux exemples pour illustrer ce propos.

Le premier est connu, avec le « Day Tripper » des Beatles :

Quant au second, il a fallu que je fasse récemment des recherches sur Frank Sinatra pour combler mon ignorance :

« Try a Little Tenderness »

La même chanson !

La Mouette n’en revient pas…

Début de semaine en fanfare

En faisant un peu de ménage ce week-end, j’ai retrouvé un CD d’un groupe que j’avais un peu zappé de ma mémoire. C’était pourtant un cadeau de Jérôme, lui qui avait filmé et monté un clip vidéo du « band » en question.

Alors voilà, je ne résiste pas au plaisir de vous en balancer un extrait dans le juke-box.

A partir de là, c’est selon…je ne réponds de rien. Ça peut vous irriter, vous enchanter, vous faire sourire, vous rappeler ou pas de bons vieux souvenirs. Quant aux connaisseurs, je suis sûr qu'ils apprécieront.

Pour ma part, à petites doses, je trouve ça génial.

Le groupe s’appelle « Quelques Fiers Mongols » et il rend un hommage exclusif à un quatuor magnifique qui a éclairé ma jeunesse.

Vous avez deviné ?

Ecoutez…

Little Wing......of my gull?

Je suis vraiment désolé mais je ne suis pas aussi présent sur ce blog que vous le souhaiteriez je le souhaiterais.

Que voulez-vous, pour moi aussi c’est comme un nouveau départ et j’ai des obligations.

Pas grand chose à vrai dire mais suffisamment pour m’occuper. Un patron de troquet qui reprend son activité, après des vacances bien méritées, se doit de ne pas décevoir la clientèle : on remonte le stock, on astique les cuivres, on fait la poussière, on rince, etc…etc…

Un petit coup de peinture par ici, par là et les journées sont bien remplies !

C’est la rentrée !

Pour la mouette aussi, ça sent le début de quelque chose mais elle ne veut rien dire.

Elle chuchote au matou quelques projets secrets qu’elle ne veut partager qu’avec lui.

Je la laisse comploter. On aura le temps de voir.

Allez, j’y retourne et je vous laisse avec une petite perle de mon jukeBox.

Un petit clin d’œil à mon ami Bruno, le meilleur critique rock que je connaisse, avec ce morceau live « pirate » où la guitare du grand Steve Lukather visite un sublime classique.