Téléphérique de l’Aiguille du Midi. Personne au guichet, départ instantané (ah bon ! y’a parfois de l’attente ?)
Sauf en avion, je n’étais jamais monté si haut. La Mouette également qui s’est bien amusée, au sommet, avec les choucas. Ils se sont un peu moqués d’elle car elle avait froid aux pattes. Elle leur a répliqué qu’ils feraient moins les malins au milieu des vagues de la Pointe du Raz.
A part ça, ils se sont bien entendus et il a fallu l’appeler pour repartir sinon elle y serait encore. Je suis stupéfait par sa facilité à se faire des copains où qu’elle aille. Et le grand air lui a sûrement remis les idées en place. A force de s’enfermer, elle en oublie parfois qu’elle sait voler.
Un jour, faudra que j’aille jeter un œil et même les deux au Festival du Dessin Animé. C’est à deux pas de chez nous, pourquoi s’en priver ! Qu’est-ce que tu en dis la Mouette ?
C’est pas vrai, elle est déjà dans le grenier et se remet à taper !
Le plus dur, maintenant, va être de trouver un cadre et un endroit sympa pour accrocher mon nouveau diplôme. Faudrait que je me paye un aquarium et que je le mette en fond pour montrer aux poissons que c’est plus la peine de faire les malins. Moi aussi, depuis quelques jours, je me sens parfaitement à l’aise dans le milieu aquatique. Je sais monter, descendre, nager sur le dos. Ma vraie spécialité c’est la nage de guingois, tout tordu. Pas facile à faire ! Une fois d’un côté, une fois de l’autre. Maîtrise totale de la progression oblique. Même les anguilles, pourtant parfaites contorsionnistes, se cassent les dents sur un tel exercice. Même Le Titanic, après avoir flirté avec un iceberg, n’a pas pu tenir la pose longtemps.
Mon deuxième point fort, dans le monde du silence, peut m’offrir, si j’envisage de changer de job, une reconversion toute trouvée auprès des propriétaires de piscine. Je possède l’art consommé de nager en raclant les fonds marins. Si je m’équipe d’une combinaison en texture de serpillière je peux vous nettoyer un bassin en un rien de temps. Mieux qu’un robot ! Et ça amuse les enfants. Pour les anniversaires, je me colle un nez rouge. Le poisson-clown ! Si je m’y mets, je fais un malheur ! Chez Polaris, ils en tremblent déjà.
Il faut pourtant avouer que j’ai un point faible. J’ai du mal avec les palmes. Quand j’en parle, ça fait rire la mouette qui m’a promis de me donner des conseils. Pour elle c’est fastoche, elle est née avec, mais moi, cette excroissance plastifiée au bout des pieds a tendance à me gêner. Surtout dans l’exercice sus-cité de la progression en rampant. Je peux cependant transformer le handicap en avantage pour mon boulot d’entretien de piscine. Je colle au bout des palmes des éponges à lustrer et la faïence étincelle !
Deuxième souci. Hors de l’élément, je perds mon élégance naturelle. Je me sens comme l’albatros de Baudelaire ou l’espadon pendu a la canne d’Hemingway.
Mais ces ridicules bémols ne peuvent ternir le plaisir que j’ai pris à pénétrer dans ce monde merveilleux qui faisait l’émerveillement de mes yeux d’enfants à la télé. Désormais je me sens plus proche du Commandant Cousteau. J’ai envie de m’acheter un bonnet rouge ! Je renfloue la Calypso!
Un grand merci à Paul qui fut mon initiateur. Il insistait depuis longtemps, ayant probablement déceler en moi une bête de barrière de corail. L’œil du pro ! Il a eu raison de m’inscrire à ce baptême de plongée en piscine.
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