Vous y croyez une minute, vous, à ces jolies maisons bien alignées de part et d’autres de la rue avec leur gazon tondu de la veille et les parterres de fleurs sans mauvaises herbes ? Ces petites barrières de bois peintes (oh ! les doux pastels !), moi la mouette du Mich'troquet, ça me fait gerber.
De quoi je parle ?
Allons, c’est évident. A moins de sortir d’un coma de plusieurs mois (et encore !) tout le monde connaît « Wisteria Lane », ce décors de carton pâte où batifolent une demi-douzaine de désœuvrées dont la vie de famille, les peines de cœur, les turpitudes, les mesquineries, les jalousies n’ont plus de secret pour la planète entière.
« Desperate Housewives », la série culte, sensée dézinguer l’american way of life des banlieues chics du pays de George W.
Mon croupion, oui ! Tu parles d’une remise en cause des valeurs bourgeoises ! « Dallas » , à son époque, était plus subversif. Y’en avait pas un pour racheter l’autre. Là, au contraire, elles et ils sont tous très sympathiques et découper son voisin à la scie sauteuse est beaucoup moins grave que laisser s’écailler la peinture des volets.
Et Mich qui regarde ça avec délectation ! J’y crois toujours pas !
Pourtant, tout avait bien commencé. L’an dernier, pour la première diffusion sur Canal+, au bout d’une demi-heure du premier épisode, il a abandonné Emena devant l’écran en déclarant : « Bon ! Je vois ce que c’est. Des histoires de bonnes femmes avec leur problème de cul, très peu pour moi ! ». Par solidarité féminine, je suis restée avec Emena et je me suis fadée toute la série. C’est pour ça que je peux en parler.
Mais quand les épisodes sont repassés sur M6, en un rien de temps, Mich est devenu accro. Il a déclaré vouloir tenter de comprendre l’engouement de son épouse et de tant d’autres autour de lui et…paf ! il est tombé dans la marmite ! Pour tout dire, il lui manquait les six derniers chapitres quand il est rentré de vacances, alors il est allé mendier à droite, à gauche pour trouver les DVD afin de se mettre à jour. Et la veille de la diffusion du premier épisode de la deuxième saison, il a rattrapé son retard en une soirée ! Lamentable !
Le jeudi, quand arrive l’heure de sa dose hebdomadaire, il tourne en rond en regardant sa montre. Il chasse les derniers clients sans les faire payer. Il décroche le téléphone et s’installe dans son fauteuil sans quitter la télé des yeux, comme un drogué qui guette l’arrivée de son dealer au coin de la rue.
Quand retentit la petite musique toute niaise du générique, il cesse enfin de trembler. Et pour moi, qui passe beaucoup de temps sur son épaule, c’est déjà ça !
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