Depuis quelques jours je suis privé des quintes de ma mouette.
Dans sa famille (les laridés, je vous rappelle) la fête des mères ne se rate pas et, en fin de semaine dernière, elle a pris son vol pour la pointe du Raz où ses parents coulent des jours paisibles au flanc d’une falaise battue par les vents.
Elle a dit au revoir au matou qui feignait la tristesse. Je le connais parfaitement et je sais qu’au fond de lui il savourait à l’avance cette séparation momentanée. Depuis, il a repris sa chasse aux souris, aux lézards et aux moineaux imprudents, petites bestioles envers qui il aime faire preuve de cruauté et que la mouette, en revanche, considère comme des espèces à protéger.
Cruel dilemme pour un chat pure race de gouttière. Laisser parler sa nature ou écouter son cœur. Passer sa journée à guetter la proie ou papoter tranquillement avec une copine au sommet d’un platane. Le matou, depuis l’arrivée de la mouette dans notre univers, a choisi d’oublier le félin redoutable qui sommeille en lui. Il fait patte de velours et ne joue plus des griffes.
Il sait aussi garder son calme quand le caniche de la voisine ou le siamois du boulanger se moquent de sa soudaine attirance pour l’oisiveté mollassonne. Je l’admire souvent de rester impassible sous les quolibets des deux abrutis.
Mais la mouette est en vacances.
Depuis, il se défoule, à la fois pour rattraper le temps perdu mais aussi pour prendre de l’avance et se gaver de plaisirs guerriers avant l’arrivée de son amie qui sera synonyme pour lui du retour à la gamelle de croquettes.
Il a encore quelques jours devant lui. La tousseuse doit prendre du bon temps dans sa Bretagne natale et j’avoue que je l’envie un peu. Finistère, Côtes d’Armor, Morbihan, ça me fait rêver et j’aime y traîner mes guêtres régulièrement.
Besoin d’iode sinon j’m’étiole !
En attendant, je viens de voir passer le caniche et le siamois. Ils font moins leurs mariolles. Vu l’état de leur pelage, la griffe et la dent du matou sont toujours aussi pointues !
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